TREIZE BIS
Treize Bis nous enchante par ses collages poétiques et oniriques composés à partir d’images puisées dans notre mémoire commune pour en extraire la matière brute, la forme dépouillée, élémentaire, inscrite, dans notre inconscient collectif.
L’artiste s’inspire de notre patrimoine pictural pour en restituer non pas les œuvres, mais la trace, le vestige, imprimés sur les murs délaissés de nos rues. Treize Bis recompose, décontextualise, transforme les éléments picturaux anciens pour les livrer, telle une réminiscence surréaliste (rappelant le travail de Max Ernst), à travers des compositions fragmentaires et hétéroclites, non dénués parfois d’humour, et dont le fondu tient essentiellement à la blancheur douce et translucide qui la recouvre, comme pour mieux en découvrir la nudité virginale et la fragilité du grain, de la peau et du papier.
Par ses collages, Treize Bis effleure l’intemporel, là où émergent le transitoire, l’effacement, la trace, l’absence.
«En collant sur les murs des villes, j’invite le spectateur à rêver. Ces collages «sauvages» empreints de poésie sont des interventions dans le paysage urbain dont les thèmes et les sources d’inspiration sont souvent la mythologie grecque et romaine, des souvenirs de films de Méliès ou la fantaisie côtoie le fantasque, des images anciennes (19e siècle) de gravures de sciences naturelles qui rappellent les univers des cabinets de curiosités et renvoient à la mémoire et au passé.
Les friches et les anciennes rues sont mes supports de prédilections car ils permettent de répondre à la poésie recherchée, celles des souvenirs, de ceux qui ont disparu et sombrent dans l’oubli.»